Rouvray

Rouvray et son histoire

La localité de Rouvray (ROUVRETUM) était connue au 7ème siècle sous le nom de Roboretus. En 1887, le Maire était Mr BRILLÉ, et le Curé l’abbé CHRÉTIENNOT.
Le pont romain
Ce pont situé sur le chemin d’Edme qui relie l’abbaye de Pontigny à Seignelay en ligne droite, enjambe le ru de Buchin. Son arche est de style roman.
Discothèque
La discothèque « le Styliss », très connue depuis plus de 30 ans de tous les jeunes du département, a été complètement détruite par un incendie dans la nuit du dimanche 30 août 2015. C’est la fin d’une longue histoire qui avait fait connaître notre commune au-delà de ses frontières…

Rouvray par M. Maurice Berthault

Pour ceux qui ne me connaissent pas – ou peu – je dirais que si je ne suis pas né à Rouvray, c’est tout comme ! En effet j’y suis venu dès l’âge de 3 mois.
Mais ce n’est pas afin de vous parler de moi que j’écris ces lignes. Simplement celà me permet de rappeler ce qu’était Rouvray.

Vie de la commune durant la période de 1940 / 1960

Avant de venir pour les Grandes Vacances, j’y suis resté quelques temps avec ma Grand-mère. Ce devait être les années 1943 ou 1944.
A ces moments là le tacot désservait Rouvray. C’était la ligne : MIGENNES – l’ISLE s/SEREIN. Cette ligne passait au-delà de celle P.L.M. (Paris Lyon Méditerrranée) dont il ne reste plus aujourd’hui que la maison du passage à niveau et la gare elle-même un peu plus loin.
Le tacot passait vers le pont romain en direction de Pontigny. Pour descendre à Rouvray il fallait prévenir le conducteur par l’intermédiaire du contrôleur. Celui-ci exerçait son contrôle en passant de wagon en wagon par l’extérieur, s’aidant des marche-pieds !
Pas de gros risques, le tacot n’allait pas trop vite.
Pourquoi prévenir le conducteur ? car la halte à Rouvray était représentée par un simple panneau indiquant sur la route qu’on allait croiser une voie de chemin de fer (cette route est celle qui passe devant la gare)
Une anecdote : alors que nous étions partis de Migennes fin de matinée à l’arrivée du train venant de Paris nous sommes arrivés à la nuit. La raison : le tacot a dû stopper à plusieurs reprises car il y avait des bombardements (à priori américains visant des dépôts de matériels en gare de Migennes). Nous descendions donc du train à chaque fois ….
Peu de jours après je me souviens qu’une bonne partie du village était dehors (à hauteur des déchetteries actuelles) afin de voir l’incendie qui ravageait la gare de MIGENNES . C’est sans doute la même année que nous sommes repartis sur PARIS en camionnette (depuis PONTIGNY) car le pont de MELUN était démoli.
Lorsque nous logions à Rouvray c’était dans l’une des maisons de la famille Hamelin. Mon arrière Grand-mère était l’épouse de l’oncle de Paul Hamelin. Ce jusqu’en 1959, date à laquelle mes parents ont fait l’acquisition de la maison actuelle dans la Grande Rue.
Après ces moments “difficiles” mes venues se déroulaient lors des Grandes Vacances (3 mois! ), principalement avec ma Grand-mère puisque mes parents n’avaient que ….. 15 jours de vacances. Ils logeaient alors chez une autre famille du village.

Alors ROUVRAY ?

C’était alors un village très vivant. Environ une dizaine d’agriculteurs et éleveurs. D’où une animation constante dans la journée. Le départ aux champs le matin très tôt. Les vaches emmenées paître le matin et ramenées le soir.
Je vivais celà intensément puisque l’une de nos pièces donnait sur la cour de ferme. Nous n’avions pas l’eau courante il fallait tirer celle-ci à la pompe de la cour ; devant laquelle était installée une auge (bien remplie le soir pour les bêtes). Encore que parfois les vaches faisaient une halte à la mare (située à l’emplacement actuel des conteneurs de déchets ). Pas besoin de guide elles s’y rendaient de suite…… Puis direction l’étable pour la traite. J’allais bien souvent prendre “connaissance” des opérations.
Avec mes copains nous étions le plus souvent en extérieur ; à travers la campagne. Les jours les plus importants : au moment des moissons. Mais surtout du battage du blé. Il y avait – 1 – batteuse pour le village. Donc , chacun son tour ! Nous, nous suivions ….. c’était bien entendu la même équipe qui allait de ferme en ferme. Quelquefois nous déjeunions ensemble …..
Il y avait aussi quelques commerces et artisans au village.
D’abord la boulangerie-bistrot-épicerie. boulangerie : OUI ! bistrot : OUI (surtout 2 clients principaux) , épicerie, là …….. pas d’exigences : un peu! Mais bon çà dépannait.
Surtout qu’en ces années là il y avait des commerçants ambulants :
Bouchers : 2 (peut-être 3) 1 d’Héry l’autre de Pontigny / charcutier : 1 d’Héry / épicier (sens très large) : 1 du Mont St. Sulpice.
Au cas où il manquait quelque denrée de dernière heure, une tournée à vélo à HERY avec mon père …..
Quant aux artisans : tonnelier / maréchal ferrant / débit de tabac avec poste téléphonique.
Pour se rendre à Auxerre il y avait le car :
les "Rapides de Bourgogne" deux allers/retours dans la journée.
Pour aller à Migennes le tacot avait été remplacé par un autorail.

Se divertir à ROUVRAY?

Il y avait beaucoup de bals dans la région et celui du village à la Saint-Georges amenait son flot de danseurs venus des villages environnants.
Dans les années 1950 un directeur d’école est arrivé qui a instauré les centres de loisirs avant l’heure. Ce qui m’a permis d’aller à l’école de Rouvray. Pendant les vacances, activités sur place ou quelquefois des sorties à vélo; les plus grands servant d’encadrement. Le 14 juillet aussi donnait lieu à des animations.
Et puis il y avait la baignade. Nous allions mes parents et moi à la "plage" au bord du Serein , en bordure des "Lames". En ce qui nous concerne la pêche faisait partie de notre “sport” favori. Le soir au retour nos 50 ou 60 vérons et ablettes faisaient une excellente friture.
Voilà ce que je peux vous conter sur ce qui faisait l’activité de ROUVRAY à cette période de nos vies pour – moi – et ceux qui résident encore dans ce village qui ne connait plus cette manière de vivre.

Maurice Berthault